Dans www.wikicaminomozarabe.com nous utilisons nos propres cookies et des cookies tiers pour améliorer l'expérience de navigation et proposer un contenu et des publications intéressantes. En appuyant sur le bouton Accepter, vous donnez votre consentement à notre politique de cookies.

Guadix : introduction

37.306488888889, -3.1322111111111

(28 mai 2024) Guadix-La Peza

Les pèlerins Mozarabes connaissent Grenade, Cordoue, Salamanque, mais Guadix est souvent une découverte inattendue : un trésor offert au pèlerin par le Camino Mozarabe.

 

Géologie, architecture, climat, spiritualité se conjuguen pour faire de Guadix une ville vraiment unique.

Découverte de Guadix en suivant le Camino Mozarabe

Une géologie étrange :

Dès son arrivée par le camino depuis le plateau qui surplombe la ville, le pèlerin est frappé par les formes étranges du relief : des tufs ocres sculptés par l'érosion créent des formes étranges.

Les dépots marins puis fluviaux ont déposé ici pendant des millénaires des alluvions qui forment aujourd'hui ces paysages étranges (la zone est classée en "Geoparque").

Le quartier des "cuevas" :

En entrant dans la ville, aparaissent des petites cheminées blanches, immaculées, posées sur l'ocre de la roche : Bienvenue dans les cuevas !

Ce sont des cheminées d'aération de maisons troglodytes, qui parsèment le haut de Guadix.

AUtrefois creusés et occupées par les plus pauvres ("moros", gitans,..), elles sont aujourd'hui souvent confortablement aménagées.

La roche tendre absorbe l'humidité, la température est stable: une fraicheur bienvenue pendant les étés chauds, et un abri facile à réchauffer dans les hivers rigoureux quand le vent d'ouest est glacial après 200 km passés sur les cimes à 3000 m de la Sierra Nevada.

Certaines sont des maisons d'hôtes, qui offrent l'expérience unique de dormir ainsi sous terre.

Seule le porche  d'entrée des "cuevas" s'ouvre à l'extérieur, lui aussi d'un blanc immaculé.

Guadix est la plus grande ville troglodyte d'Europe, mais cet urbanisme rare pose problème : à qui appartiennent les cuevas, le propriétaire du sol au dessus? Elles ne sont pas aux normes car privées d'ouverture, même si l'air y est tout a fait sain...

Le chateau Almohade

Toujours en suivant les flèches jaunes du camino, le pèlerin s'approche de l'imposante forteresse qui la surplombe : ce sont les murailles du chateau ZIri (XIe s) ALmohade (XIIe siècle), particulièrement bien conservées (elles onté été reconstruites au XVe siècle). Elles forment des volulmes épurés, d'une esthétique moderne.

Le chateau, construit sur des bases romaines (voir plus bas), a permis à Guadix de s'ériger en royaume indépendant après la disparution du Califat de Cordoue en 1031.

 

Toujours en suivant le Camino, le pèlerin descend ensuite et découvre la grande église de Santiago et sa grande place

 

 

 

La rampe qui domine la place de Santiago, très graphique le jour, se révèle une magnifique scène pour les processions nocturnes en l'honneur de Notre Dame de las Angustias (des angoisses), sinte patronne de Guadix

... Passant par la place de la mairie et ses palmiers, ...

 

La place de la Mairie avait beaucoup souffert de trois ans de bombaredements franquistes pendant la guerre civile.

Elle fut restaurée, mais en inversant sa disposition : la mairie était au Nord,,elle est désormais au Sud de la place !!!

Au coin Nord Ouest, une cave, aujourd hui vinecoteca chic, se prolonge par un abri souterrain, qui semble ne pas avoir changé depuis la guerre civile (ne se visite plus depuis le COVID)

 

 

.. le pèlerin arrive enfin devant la majestueuse cathédrale, renaissance et barroque

 

Les sept "varones apostolicos" et Saint Pierre gardent l'entrée de la cathédrale. Les statues, détruites pendant la guerre civile, ont été sculptées par Maria Angeles Lazaro Guil

Reproduction de la Pieta de Michel Ange; elle fut detruite pendant la guerre civile et retaurée par la sculptrice Maria Angeles Lazaro Guil (grande amie despèlerins mozarabes)

 

 

 

 

Brève histoire de Guadix  :

Remettons d'ans l'ordre chronologique le puzzle architectural que le pèlerin mozarabe a parcouru :

Aux origine de l'humanité en Europe :

Les traces les plus anciennes de peuplement sont invisibles, et pour cause: Guadix a été continuellement occupé par l'home depuis ses origines en Europe.

C'est à Guadix qu'a été trouvé le plus vieux restes humains en Europe : une dent de lait de 1,4 millions d'années!

Les premiers vestiges urbains datent de l'age du Bronze, par des traces de construction du IIeme millénaire avant Jesus Christ : murs, caves, fours,...

TOute la région était densément peuplée du IV au Ier millénaire, comme en témoignent le site tout proche de Gorafe et ses 245 dolmens

C'est ensuite la civilisation ibère qui s'installe au VI e siècle avant JC ici, avec une véritable urbanisation.

JULIA GEMELLA ACCI la Romaine

AU premier siècle avant JC, les romains s'instalent. Ptolémée et Pline témoignent de cette colonie nommée Accis, mais on avait peu de vestiges de la ville romaine, jusquà la découverte accidentelle lors de la construction d'un parking sous la cathédrale, d'un spéctaculaire amphithéatre romain.

 

Le sous sol de Guadix est partout parcouru par des canalisations et murs romaines. Les fondations des plus vieilles maisons sont souvent romaines, respectant le plan typique organisé autour d'une cour intérieure, adopté ensuite par les Arabes.

La ville romaine se développe grace à son statut privilégié de ius italicum, jusqu'à sa disparition par l'édit de Carracala en 212.

Une lente décadence s'ensuit, jusqu'à la totale disparition de traces urbaines du IVe au XIe siècle: la ville fut sans doute abandonnée lorsque l'empire romain s'effondra.

Wadi Acci

Sous domination arabo-berbère comme toute la péninsule au VIIIe siècle, la ville fut le témoin de la rébellion de Ben Afsun contre l'émirat de Cordoue au IXe siècle.

Ce sont  les berbères ZIri, fondateurs du premier roayaume de Grenade à l'implosion du califat en 1031 qui construisirent l'Alazar actuel : il fallait défendre le passage vers Alméria et son Emir turbulent vassal du roi Ziri de Grenade.

Comme les autres royaumes maures, celui de Grenade du se résoudre à faire appel aux ALmoravides venus du Sud marocain pour se défendre de ses voisins et du roi de Castille. Le royaume de Grenade perdit son indépendance dans l'empire Almoravide, et Abd Allah, son dernier roi exilé au Maghreb.

Guadix vécut ensuite les périodes mouvementées que traversa Al andalus : 

L'arrivée de Almohades au XIIe siècle, puis des Nasrides de Grenade.

La dynastie Nasride enrichit Guadix, l'embellit avec grande mosquées et bains public, et la firent participer aux incessantes rivalités au sein de la dynastie Nasride.

En 1362, le roi de Castille est défait dans une grande bataille devant les murailles de Guadix.

Il faudra au roi de Castille attendre plus d'un siècle pour conquérir Guadix, en 1489 (trois ans avant l'abdication du roi de Grenade). Un an plus tard, Juifs et Musulmans tentèrent en vain de reprendre l'Alcazaba, et furent expulsés hors de la Medina : la première explusion d'une longue série...

Wadi Ash devient Guadix.

Guadix chrétienne

Au XVIeme et XVIIe siècles, les mosquées sont transformées en églises, des monastères sont érigés, des palais et maisons nobilièrent se construisent.

 

Le Palais Visconti

Tout près de l'église de Santiago, le palais Visconti (du nom d'un peintre local) a été construit au XVIe siècle.

AUtour de son patio à étages, une succession de pièce qui semblent encore habitées par la famille Arias de Médina auquel il appartint : meubles, objets, peintures semblent les attendre.

 

Etrange Christ aux formes féminine sur les murs de u Palais Visconti: une hérésie prétendit que le Christ était une femme, et cette crucifixion fut peinte avec un corps  de femme, avant d'être remasculinisé pour éviter des problèmes

 

 

Comme dans toute l'Espagne, l'argent d'Amérique latine permit ce vaste programme urbain, architectural et religiieux, auquel contribi-uent aussi les revenus des biens confisqués aux descendants des musulmans.

C'est préciément cette politique de confiscation qui conduisit à la révolte des Alpujarras:  nous sommes en 1567, plus de 70 ans après la conquète du royaume de Grenade. Convertis depuis plusieurs générations, les descendants des musulmans sont soumis à d'incessantes discrimination : bandon de la langue et de coutumes arabes, changements d'identités, confiscations.

Les "Moriscos" se rebellent dans toute la Sierra Nevada et une horrible guerre civile ensanlante tous les villagesde la région.

Il fallut 3 ans aux armées chrétiennes dirigées par Juan de AUstria pour mettre fin à cette guerre.

Le roi de Castille ordonne alors l'expulsion de l'ensemble de la population d'origine Maure du royaume de Grenade, vers le Maghreb ou les autres régions d'Espagne.

Une déportation massive sur une base etnique (puisque les morisques étaient convertis depuis longtemps) , qui posera de graves problèmes à la région : irrigation, agriculture, artisanat disparurent dans l'attente de la repopulation par de nouveau -x habitants "vieux chrétiens" venus du Nord.

L'industrie de la soie ne s'en relèvera jamais.

 

La Cathedrale de Guadix témoigne de ce passé : une plaque romaine sur son mur Ouest et l'amphiteatre à ses pieds, construite sur l'ancienne grande mosquée, consacrée dès 1494 avant d'être agrandie et décorée du XVI au XVIIIe siècle.

 

Guadix XIX XXIeme siècle:

Au XIXeme siècle, Guadix souffre de l'apauvrissement généralisé de l'Espagne : guerre de succession, invasion des troupes napoléoniennes, épidémies, absence d'industrialisation : la misère d'une partie de la population est profonde, vit dans les cuevas et demeure analphabète.

Au début du XXème siècle, Guadix agrandit son périmètre, installe en 1895 une gare ferroviaire au croisement des nouvelles voies entre Grenade, Almeria et Murcie.

L'industrie sucrière est florissante. La population passe de 12 000 à 30 000 habitants, mais .

La guerre civile (1936 1939) déchira Guadix et sa région : dès le 20 juillet 1936, la garde civile locale se mutine, mais les quartiers populaires, ou socialistes et anarchistes sont majoritaires encerlent la caserne, qui se rend le 24 juillet quand  arrivent les mineur d'ALquife et leurs batons de dynamite.

Guadix restera républicaine jusqu'en 1939, régulièrement bombardée par les nationalistes qui contrôlent Grenade : la ligne de front est toute proche.

Guadix reste aujourd'hui une ville pauvre; sa population, passée de 30 000 à 20 000 habitants entre les années 50 et 70 stagne.

Le tourisme s'y développe lentement, mais le patrimoine architecural est menacé, de nombreuses maisons, palais, couvents, sont en ruine.

Comme le disent les habitants, "ici, on est pauvre, mais on vit bien".

Plaisir de Guadix : El oriental place de l Ayuntamiento: patisserie, salon de thé.

Surement un péché, mais Saint Jacques pardonnera la pèlerin

Plaisir de Guadix : La Bodeguilla : dégustez la convivialité bruyante de Guadix, les tapas généreuses et avec des blncs secs de Montilla Moriles (essayez de demander le vin de la barrique), ou le Pedro Jimenez ultra sucré

 

Plaisir de Guadix : Dans la "Hoya de Guadix", désormais bien irriguée, les maraichers vendent leurs merveilles directement, dans la rue ou certaines petites épicerie. Le marché est le samedi matin

Spiritualité et légendes

Peuplée par les premiers humains d'Europe, Guadix est également aux origines du christianisme en Espagne.

 

San Torcuato et les "7 varones apostolicos"

Voir la publication sur le paléochristainisme et les siete varones  dans wikicaminomozarabe.com

Selon la tradition, sept missionnaires furent envoyés de Rome pour évangéliser l'Espagne.

Ils arrivèrent par Alméria, et se répartirent dans l'Est andalou pour précher l'Evangile : San Cecilio à Grenda, San Indalecio a ALméria-Pechina,...

Parmi eux, San Torcuato aurait été fait évèque par Saint Pierre lui même et devint le premier évèque de la Péninsule.

Hébergé par une riche romaine d'Acci, il fut poursuivi par les autorités qui pourchassaient les premiers chrétiens, mais fut miraculeusement sauvé de ses poursuivants par l'effondrement du pont de Guadix.

Il fut cependant matryrisé, et sa tombe, à Fase Retama a quelques kilomètres de Guadix, fut vénérée dès le haut moyen age.

Ses reliques furent transportées dans le Nord chrétien pendant AL andalus, comme ce fut le cas de nombreuses reliques chrétiennes. Il se trouve depuis en Galice, tout près du Camino Mozarabe, à Celanova.

San Torcuato est célébré officiellement à la cathédrale de Guadix le 15 mai, mais une autre célébration a lieu deux jours auparavant à son ermitage : les habitants de Guadix et village alentours marchent pendant la journée jusqu'au petit ermitage isolé, où une auberge-cueva témoigne de l'importance de ce pèlerinage.

Une procession aux flambeaux illumine alors la lande déserte.

Cette célébration populaire fut longtemps boudé pas l'évèque de Guadix, qui préférait la grande cérémonie dans la cathédrale.... mais désormais, c'est lui qui dit la messe à l'ermitage.

 

Los cascamorras

La fête des cascamorras est un rituel qui célèbre chaue année une légende :

Avec l'arrivée des Almohades rigoristes, au milieu du XIIeme siècle, une église mozarabe près de la ville voisine de Baza fut détruite.

A peine un an après la reconquête chrétienne de Guadix, un chevalier accompagnant le roi Ferdinand le catholique, dcida d'difier une nouvelle église sur ce site.

Pendant les travaux, Juan Pedernal, un maçon de Guadix travaillant aux fondations, entendit une voix féinine disant "prends pitié!" : il arrêta de creuseret découvrit une statue de la vierge, qu'il nomma Vierge de la Pitié.

Une dispute éclata sur le chantier, qui remonta jusqu'aux autorité : la statue devait elle rester à Baza ou Juan Pedernal pouvait il la rapporter à Guadix.

Après de difficiles n"gociations, un compromis ft touvé : la vierge restait à Baza, mais lors de sa fête, le 8 septembre, elle irait à Guadix.

Juan Pedernal vint donc chercher la vierge a Baza, accompagné par un ami, un bouffon qui défiait les habitants de Baza en menaçant de voler la statue. Ceux-ci répondirent au macon qu'il pourrait emporter la statue s'il arrivait propre à l'église...et en s'empressant de le maculer avec toute sorte de projections.

Il s'en revint bredouille à Guadix, où le même sort l'attendait : il était chatié de son echec par des projections colorées.

Depuis lors, chaque nuit du 5 au 6 septembre, un Cascamorra, accompagné de membres de la Confrérie de la Vierge de la Pitié, part de Guadix, pour arriver à Baza le 6, où il est reçu par des milliers d'habitants qui le bombardent de peinture noire pendant qu'il parcourt les rues de la ville.

Le 8 la Vierge est célébrée à Gudix, avec messe et procession, et le 9,,le Casacmorra ren-vient à Guadix ou il est de nouveau bombardé de peinture par des milliers d'habitants en folie.

Les mains noires ou rouges qui maculent les murs de Guadix sont les vestiges de ces fêtes joyeuses.

 

 

Localisation

Cargando mapa

Liens

Géologie de Guadix  (en espagnols)

https://wastemagazine.es/primeuro8.htm

Les plus anciens européens vivaient à Guadix

https://www.caminteresse.fr/sciences/prehistoire-les-premiers-europeens-seraient-morts-de-froid-11192705/

gre

Nuage de mots

Paleo/neolitique   ROMAINS   Al ANDALUS   CHRETIENS MEDIEVAUX (s. VIII XV)   EPOQUE MODERNE ET CONTEMPORENNE   Saints, Martyrs, reliques   Légendes et coutumes locales   Fêtes locales et porcessions   el Peregrino cangrejo