Le dernier roi Ziri de Greade (1090)

(7 janvier 2020) QUentar-Grenade

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Le grand spécialiste d'Al Andalus, Evariste Levi Provençal nous présente un documnet très rare : l'autobiograpihe d Abd Allah, dernier roi de la dynastie Ziri.

L'histoire du document et son contenu sont passionnants.

L'histoire du document :

En 1930, dans la Mosquée Al QUaraiyoun de Fes, l'orientaliste arabisant Evariste Levi-Provençal découvre, dans une pècde abandonnée, des pages manusrites.

Il les assemble, et découvre le texte presque complet de l'autobigraphie du roi Abdallah, écrite en exil à Marakech vers 1095.

Alors que bien des témoignages sur l'histoire et les personnages médiévaux viennent de sources souvent ultérieures et éoignées, ces pages ont été écrites par un protagosniste direct d'un moment de bascule de l'histoire espagnole : l'invasion d'Al Andalus par les berbères Almoravides.

Evariste Levy Provençal a analysé le texte, et propose sa lecture, distinguant les faits avérés des auto-justifications du roi déchu.

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Le document dans l'histoire :

Cadre historique : le premier royaume de Grenade .

Nous sommes en 1031.
Le califat omeyade de Cordoue, qui avait unifié Al andalus pendant un siècle, vole en éclat (la "fitna").

Les gouverneurs des capitales de province, les clans, s'érigent en royaume et fondent des dynasties.
A Grenade, c'est une tribu guerrière de berbères venus de Kabilie (Est Algérien), qui tient la place.

AL Mansour, le vizir de Cordoue les avait fait venir comme mercenaires dans sa rivalité avec les Arabes Omeyades.

Les Ziris passent un accord avec les autoctones, souvent agriculteurs : en échange de la protection des anciens mercenaires, ils se soumettent à la domination de ce clan.

Les Ziris construisent une nouvelle ville : Grenade, tout près de la vieille ville Ibère et romaine, Ilibéris :

On peut voir les premières murailles de Grenade à l'Alcazaba Cadima, au Nord Est de l'actuelle Albaicin et jusqua l'Alhambra.http://andalousie-culture-histoire.com/histoire-grenade-et-sa-province

Abd Allah dernier roi Ziri de Grenade

Né en 1056, Abd Allah succède à son grandpère sur le trône de Grenade très jeune, à 17 ans (1073).

La situation est compliquée : les tributs payés à Alphonse VI de Castille en échange de sa protection contre les voisins arabes ou berbères épuisent les finances du royaume.

Les impots sont lourds, les révoltes, secessions familiales et affrontements religieux éclatent (c'est en 1066, pendant la dynastie Ziri qu'eut lieu le plus sanglant pogrome anti-juif d'Al andalus, avec la crucifixion du vizir juif du royaume ziri de Grenade, Joseph ibn Nagrela).

Abd Allah se débrouille comme il peut, en jouant des alliances, louvoyant pour éviter des guerres qu'il ne pouvait pas financer.

En 1086, le roi voisin de Séville Al Mutamid appelle au secours les berbères Almoravides qui dominent le Maroc, les engageant à la guerre sainte contre les Castillans.

Les Almoravides franchissent le détroit, arrêtent Alphonso, puis se retournent contre le roi de Séville, et enfin contre Abd Allah.

Celui-ci ne livre pas combat et se rend en 1090. Il est dépouillé de tous ses biens, humilié, mais sa vie et sauve (de vieilles alliances tribales)

Il est envoyé en exil à Marakech, la capitale Almoravide d'alors, où il meurt à une date inconnue.

C'est là qu'il écrit son autobiographie.
Un témoignage, direct touchant, ou Abd Allah se justifie, plaide sa cause, mais fait aussi preuve d'un incroyable clairvoyance :

Il analyse très bien la stratégie d'Alphonse de Castille, qui préserve ses guerriers de combats inutiles et asphyxie économiquement les royaumes musulmans en jouant de leurs divisions.
Ou encore en prédisant la fin de la présence arabo-berbère sur le Péninsule, qui arrivera 5 siècles plus terd, en 1609, avec l'expulsion des "Moriscos".