L'église Sainte-Lucie émerge dans un lieu d'une extraordinaire beauté au pied de la chaîne de montagnes de la Centinela.
Construite autour du deuxième tiers du VIIe siècle (ou au VIIIe), elle est considéré comme l'un des meilleurs exemples d'architecture hispano-wisigothique de toute la péninsule ibérique et constitue la seule d'époque wisigothique (ou mozarabe) encore existante dans la partie Sud de la péninsule.

La tradition parle de cette basilique sous le nom d'Ermita de Santa Lucía, à l'époque où elle faisait partie d'un couvent de moines templiers. Aujourd'hui, on peut encore voir quelques vestiges de cette ancienne construction.
Elle se compose de deux parties clairement différenciées; Le chevet du transept la plus importante appartient à l'ancienne basilique hispano-wisigothique. Ce chevet wisigoth (ou mozarabe)  est construit avec des stalles parfaitement carrées.

Elle a une seule nef, courte, un grand transept et trois chapelles dans le chevet. Le tout est recouvert de voûtes en berceau avec une section en fer à cheval, à l'exception des trois sections qui précèdent les absides, qui sont plus hautes et qui auraient été à l'origine bordées de voûtes en briques.
La voûte du transept repose sur douze colonnes monolithiques avec six arcs en croix en fer à cheval. Dans l'accès au transept et dans ceux qui conduisent aux absides, on peut remarquer sur les murs des supports verticaux dans lesquels ils seraient logés dans des "canceles" qui différencieraient les différents espaces lithurgiques.

Le corps de l'église qui est relié à la partie hispano-wisigothique (ou mozaarabe) est beaucoup plus tardif, probablement du XIVe au XVe siècle. C'est une nef unique avec de larges arcs en ogive qui auraient supporté supporter un toit à deux versants.

Les fouilles ont permis de trouver de nombreux fragments d'objets en céramique, certains traditionnels de l'époque wisigothique et d'autres avec des nouveautés introduites par les musulmans, ainsi que de nombreux vestiges romains dédiés à la déesse Ataecina.

Santa Lucía del Trampal est la première église en Estrémadure d'architecture préromane hispanique. Cependant, l'église qui nous est parvenue ne ressemble pas à l'église d'origine. Les trois absides, le transept et le choeur ont peu changé, bien que le dôme ait été perdu. Les murs des nefs sont d'origine sur toute leur hauteur, mais leurs voûtes ont été perdues, remplacées par la couverture gothique. Les pièces latérales, avec leurs arches et leurs voûtes en terrasse, ont presque complètement disparu.

La nouveauté de certaines des solutions architecturales et décoratives de l'église, apportées par les musulmans, ainsi que les résultats des fouilles archéologiques, permettent de penser que le monastère était habité de moines mozarabes, c'est-à-dire de chrétiens sous domination musulmane (VIIIe siècle, l'année 750). Sans savoir encore pourquoi, le monastère a été abandonné vers l'an 850.

Des découvertes archeologiques récentes atribuent désormais la construction de l'édifice actuel  aux mozarabes (cf. video Conférence de F. Moreno Martin le 6/11/2019 : "Merida, berceau du christianisme hispanique" (en espagnol; voir rubrique VIDEOS)

À l'époque gothique, un nouveau monastère a reemis en activité  la ferme attenante et restauré l'église. Les colonnes du transept ont été remplacées avec des colonnes de granite, et a été  recouvert d'une charpente recouvrant de nouvelles arches et une chapelle funéraire a été construite dans l’une des pièces. L'église était dédiée au martyr Sainte-Lucie, dont le culte avait été introduite en Espagne au XIe siècle.

Au 19ème siècle, le monastère subit une crise définitive, conséquence de la guerre d'indépendance (contre Napoleon), car l'église devint un fort stratégique lors de la bataille d'Arroyomolinos (1811).

L'église a été redécouverte en 1980; Elle était sur le point d'être ruinée et a été restaurée par le travail conjoint d'archéologues et d'architectes.

SOURCE: http://www.alcuescar.es

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